En décembre 1820, Jean-Maurice Catroux, âgé de 26 ans, est nommé curé de La Salle de Vihiers, paroisse située sur une colline proche du sanctuaire de Notre-Dame des Gardes au sud de l’Anjou, dans le Maine et Loire.

Très vite, Jean-Maurice prend conscience des immenses besoins du peuple. Il voyait la détresse engendrée par la guerre de Vendée et il voulait donner un souffle nouveau à sa paroisse, stimuler les gens à se reprendre en main et à rebâtir avec espérance.

Besoins du peuple

Il sentait en lui la présence d’une force mystérieuse qui le poussait à repousser la misère, mais seul, comment pouvait-il secourir ses paroissiens ?

Homme ardent et décidé, en face des réalités qu’il découvre, il ne perd pas une minute. Il veut établir une petite communauté locale qui tiendrait une classe et visiterait les malades?

Où trouver quelqu’un d’assez généreux pour lui venir en aide ? Il cherchait,  priait, et demandait, simplement. On lui refusait parce qu’il manquait des ressources financières jugées indispensables à un tel projet. Il ne rencontrait que des refus.

Contribuer à la bonne œuvre

Or, Rose Giet vivait à la ferme La Fouquette, non loin de l’église paroissiale.

Déjà elle avait renoncé à toute idée de mariage et formait des projets de vie chrétienne, toute consacrée à l’exercice de la charité envers les pauvres.

L’abbé Jean-Maurice Catroux fit appel à Rose Giet, célibataire d’une dizaine d’années son aînée, il lui demande de collaborer à la réalisation de son dessein.

Tous les deux ont convenu de porter ce projet dans la réflexion et la prière pendant une année.

Rose en parla avec sa mère et sa famille, puis elle répondit à l’abbé Catroux :

« J’ai réfléchi à vos projets, M. le curé, je veux bien contribuer à la bonne œuvre en vous donnant un peu de ménage que j’ai.
Par la suite, elle accepte de collaborer à la  bonne œuvre par le don de sa personne.

Ferme de la Fouquette

La Fouquette, première école de Mère Marie.

Ferme de la Fouquette
lieu de rencontre de groupe de partage et de reflexion

Aujourd’hui chambre de Rose Giet
lieu de solitude et de recueillement

Rebâtir avec espérance

Jean-Maurice Catroux et Rose Giet résolurent alors de fonder une communauté de femmes,
appelées à vivre passionnément l’Évangile de Jésus-Christ. Ils devenaient, tous les deux,
les artisans de la Bonne Œuvre, nom qu’ils ont donné à leur projet.

C’était le 18 Décembre 1823

Quatre compagnes se sont jointes à Rose Giet

Marie-Thérèse (Suzanne Toutenuit)
S, Marthe (Perrine Cochard)
S. Séraphine (Françoise Toutenuit, qui sortira en 1831)
S. Gertrude (Aimée Guignard)

Une quinzaine d’années après la fondation, au décès de Rose Giet en 1848, elle et Jean-Maurice Catroux avaient ouvert 43 fondations dans l’Anjou, le Poitou, le Pays nantais et la Vendée.

Les Filles de la Charité étaient au nombre de 129 religieuses.